Stephen L.Gregg (sergent)Genre : Image Type : Portrait Producteur : cliché US Army Source : © Archives US Army Droits réservés Détails techniques : Photographie noir et blanc argentique. Date document : 1944 Lieu : France - Rhône-Alpes - Drôme |
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Analyse média
Photographie du sergent Stephen L. Gregg (à droite), décoré par le général Patch de la médaille d’Honneur du Congrès. Sur le casque du sous-officier apparaît le T de la division « Texas ». En cravate, le ruban de la médaille d’Honneur du Congrès. Photographie prise par un reporter de la 7th US Army après le 30 août 1944.
Auteurs : Pierre Balliot
Contexte historique
Le Technical sergeant Stephen L. Gregg commande un peloton
de 40 hommes de la compagnie L du 3e bataillon du 143e RI états-unien
engagé sur la crête de Savasse, à proximité de la cote 300.
Le
27 août 1944, après 24 heures d'un combat acharné, il se conduit en
héros exemplaire. Ce qui lui vaut d'être honoré pour la remarquable
bravoure et l'intrépidité dont il fit preuve au péril de sa vie et bien
au-delà de son simple devoir de soldat. Le texte de sa citation précise :
"Alors que son peloton marchait sur les positions ennemies,
les Allemands ouvrirent le feu sur l'éclaireur de tête et le sergent
Gregg mit aussitôt ses mitrailleuses en action pour couvrir l'avance des
fusiliers. Les Allemands, qui étaient tout près, se mirent à lancer des
grenades à main sur les fusiliers, tuant certains d'entre eux et en
blessant sept. Chaque fois qu'un brancardier essayait d'atteindre un
blessé, les Allemands lui tiraient dessus. Alors le sergent Gregg
s'empara d'une mitrailleuse légère de calibre 30 et, l'appuyant contre
sa hanche, il se lança à l'assaut de la colline en faisant feu, un
brancardier derrière lui. Les Allemands lancèrent des grenades dans sa
direction, mais il continua malgré tout à avancer et à tirer sur les
positions ennemies tandis que le brancardier évacuait les sept blessés
en lieu sûr. Lorsqu'il eut épuisé ses munitions, le sergent Gregg fut
mis en joue par quatre soldats allemands qui lui ordonnèrent de se
rendre. Comme l'attention de la plupart des Allemands était polarisée
par l'action de Gregg, des fusiliers purent se placer dans des positions
de tir avantageuses. L'un d'eux, voyant la situation critique dans
laquelle se trouvait Gregg, ouvrit le feu sur les Allemands qui le
tenaient en joue. Les quatre Allemands se mirent aussitôt à plat ventre
sur le sol, ce qui permit à Gregg de récupérer un pistolet automatique
sur l'un d'eux et de rejoindre l'emplacement d'une autre mitrailleuse.
Il actionna cette mitrailleuse sur les soldats qui l'avaient tenu en
joue, en tuant un et en blessant un autre. Cette action découragea les
Allemands à tel point que le peloton put poursuivre son avance jusqu'au
sommet de la colline pour atteindre son objectif. Le lendemain matin,
juste avant le lever du jour, les Allemands lancèrent une violente
attaque, renforcée par des chars d'assaut, pour essayer de déloger la
compagnie L de la colline. Alors que les chars avançaient dans la vallée
et que les fantassins qui les accompagnaient se mettaient à gravir la
colline, le sergent Gregg ordonna immédiatement la mise en action de ses
mortiers. Durant la journée, en observant attentivement les mouvements
des troupes ennemies, il put diriger sur elles un tir efficace, leur
faisant subir de lourdes pertes. Vers la fin de l'après-midi, il avait
déjà ordonné 600 tirs de mortiers lorsqu'il perdit le contact avec les
servants de ses pièces. N'hésitant pas un instant, il entreprit de
vérifier l'état de ses fils téléphoniques, alors que la zone était prise
pour cible par les armes légères et l'artillerie ennemies. Lorsqu'il
parvint à moins de 100 mètres de l'emplacement de ses mortiers, l'un de
ses hommes lui apprit que la section avait été capturée et que les
Allemands étaient en train d'utiliser les mortiers pour tirer sur la
compagnie. Le sergent Gregg, accompagné de cet homme et d'un autre
fusilier se trouvant à proximité, approcha de la position des mortiers
pour découvrir cinq Allemands en train de les utiliser. Demandant aux
deux hommes de le couvrir, il gravit la pente en rampant, envoya une
grenade à main sur la position, puis se lança à son assaut. La grenade à
main tua un Allemand et en blessa deux autres. Gregg fit prisonniers
les deux Allemands qui n'avaient pas été touchés, et remit ses mortiers
en action."
Stephen Gregg termine la guerre avec le grade
de sous-lieutenant. En février 2005, le New York Times annonce son décès
à l'âge de 90 ans.
Parmi tous les Américains qui se sont
distingués par leur bravoure pendant la bataille de Montélimar, il est
le seul à avoir été décoré de la médaille d’Honneur du Congrès.
Auteurs : Pierre Balliot
Sources : Arthur Layton Funk, Les alliés et la Résistance. http ://www.kwanah.com/txmilmus/index.htm.